Élections US : Pourquoi je ne suis pas inquiet (derniers pronostics, perspectives + audio !)
Dernier article avant le grand saut ! Une révision de mon pronostic, des points clés pour comprendre la soirée électorale et des perspectives sur le long terme...
Oh boy ! Beaucoup de choses ont changé depuis ma dernière newsletter où je partageais mon analyse de la campagne et livrais mon pronostic.
J’ai donc décidé d’écrire cette ultime newsletter avant les élections pour mettre à jour mon analyse, évoquer les chances de victoires de Kamala Harris, analyser le point de vue de la gauche radicale américaine sur ces élections et vous donner quelques clés pour suivre la soirée/nuit/semaine électorale.
Une partie de ce que je vais écrire a été évoquée dans ce “space” Twitter que vous pouvez réécouter ici (en vitesse accélérée de préférence).
https://x.com/politicoboyTX/status/1853537153290064259
Cela étant posé, commençons par le commencement : qu’est-ce qui a bien pu changer en 8 jours ?
Guerre culturelle contre lutte des classes, deux stratégies électorales opposées
Au vu des derniers meetings de campagne, publicités payantes diffusées par les deux camps et interventions médiatiques, la stratégie des deux candidats est désormais claire.
Trump cherche à mobiliser sa base et recruter de nouveaux électeurs parmi les abstentionnistes, essentiellement auprès des jeunes hommes blancs (18-25 ans). À la marge, il tente de séduire les électeurs musulmans et arabes des swings states qui sont dépités par le soutien actif des démocrates au génocide commis par Israël et que Bill Clinton, en meeting pour Harris, vient de copieusement insulter en étalant son racisme latent. Trump espère aussi réduire les marges des démocrates auprès des hommes latinos et afro-américains, une dynamique historique à l’œuvre depuis deux décennies, mais qu’il tente d’accélérer.
Pour ce faire, il s’appuie essentiellement sur une rhétorique de “guerre culturelle” en mettant en avant la question des transsexuels, l’insécurité, l’immigration et le masculinisme.
Harris compte implicitement sur la mobilisation des femmes, en particulier les femmes blanches se définissant comme indépendantes (ni démocrate ni républicain). Et dans une moindre mesure, les républicaines modérées qui ont voté Trump par le passé. Elle a multiplié les tentatives de créer une forme de “permission” pour ces électrices, en mettant en avant le soutien qu’elle a reçu de différentes personnalités issues du Parti républicain (dont les Cheney) et en insistant sur la question du droit à l’avortement ainsi que du danger que Trump représente pour la démocratie.
Mais les soutiens de Harris mettent également beaucoup l’accent sur une rhétorique de classe, en insistant sur le fait que Trump va baisser les impôts de ses amis milliardaires alors que Harris propose différentes mesures d’aide sociale et de défense du pouvoir d’achat.
Au risque d’apparaitre inauthentique, Harris fait preuve d’une grande discipline : elle s’en tient à sa stratégie et à son message. Ce qui n’est pas le cas de Trump. Le milliardaire n’a aucune discipline. Ses meetings sont remplis de digressions sur sa soif de revanche, ses insultes, moqueries et menaces envers ses ennemis personnels et les prétendues manipulations électorales. Au lieu d’insister sur l’économie, l’inflation et la continuité idéologique entre Harris et Biden (ce qui est susceptible de faire le plus de mal au camp démocrate selon à peu près toutes les enquêtes d’opinion), Trump multiplie les provocations et les outrances.
Son grand meeting dans le Madison Square Garden de New York a été l’occasion d’afficher ouvertement le racisme de ses soutiens et le degré de fascisation du projet Trump. Il revendique clairement son programme autoritaire, promettant de contester le résultat de l’élection s’il ne gagne pas, de mettre en prison ses opposants (y compris les donateurs lambda à la campagne de Kamala Harris) et de détruire “la gauche radicale” dans une forme de nouveau Maccartysme assumé. Il insulte copieusement ses opposants, la presse, Harris (systématiquement qualifiée de stupide, à l’aide d’une rhétorique raciste et sexiste peu implicite). Il a totalement embrassé un discours eugéniste et raciste, évoquant sa fascination pour les gènes, parlant de certaines populations comme de la vermine et des “gauchistes” comme de l’ennemi intérieur contre lequel il faudrait déployer l’armée (pour Trump, “gauchiste” recouvre aussi bien les cadres néoconservateurs du Parti démocrate que les activistes propalestiniens et climatiques) .
Comme Elon Musk, il affirme que le début de son mandat sera “sanglant” et parfois “difficile”, mais que les mesures qu’il s’apprête à prendre (y compris économiques) sont un mal nécessaire.
Mais c’est peut-être les insultes proférées contre les Portoricains qui ont provoqué le pire retour de bâton. La communauté fortement présente en Pennsylvanie (état clé des élections) semble outrée et pourrait changer ses intentions de vote, selon différentes enquêtes de terrain et sondages.
Pourquoi une large victoire de Kamala Harris apparait de plus en plus probable
La moyenne des sondages et les prédictions des modèles électoraux n’a pratiquement pas bougé. Harris a stoppé la remontée de Trump et tous les analystes et sondeurs continuent d’évoquer une élection “très serrée” sans favori. Contrairement aux élections de 2016 et 2020, où Trump était donné perdant.
Mais deux enquêtes provenant des deux instituts les plus respectés du pays sortent du lot. Celui du New York Times montre une remontée timide de Harris dans divers Swings states, tout en jugeant l’élection très serrée. Vu les marges d’erreur, il serait imprudent de lui donner une valeur prédictive, mais il témoigne effectivement d’une dynamique plus favorable à Harris dans les États du Sud (où elle refait son retard sur les résultats de Biden en 2020 auprès des électeurs afro-américains et latinos) et progresserait auprès des électeurs blancs du Midwest. Or, cette donnée viendrait confirmer un sondage qui a choqué tous les analystes et me pousse à revoir mon propre jugement, celui de l’institut Selzer en Iowa.
L’institut Selzer est reconnu comme le meilleur du pays. Il ne sonde que l’Iowa (état qui vote en premier dans les primaires, historiquement) et le fait avec une précision redoutable, que ce soit pour les primaires, la présidentielle et les élections locales (Sénat, gouverneur, etc.). En 2020, son dernier sondage avait servi de “canari dans la mine” en donnant Trump devant Biden de 7 points en Iowa, alors que la moyenne des sondeurs donnait un avantage bien plus faible (+1) à Trump. Ce sondage avait provoqué un vent de panique chez les démocrates en indiquant la force de Trump auprès de l’électorat rural et blanc qui constitue la majorité de la population de l’Iowa. Et Selzer a vu juste : Trump a gagné l’Iowa de 8 points et fait beaucoup mieux que ce que prédisaient les sondages nationaux à l’échelle du pays, mais également dans les États les plus similaires à l’Iowa (Wisconsin - Michigan et, dans une moindre mesure, la Pennsylvanie).
Cette fois, Selzer a choqué tout le monde avec son dernier sondage qui donne 3 points d’avance à Harris. Cela ne veut pas dire qu’elle va gagner l’Iowa (dont les 6 grands électeurs n’influenceraient probablement pas le résultat final), mais que les sondages sous-estiment probablement Harris dans le Midwest. Selzer explique son score par une surmobilisation des femmes, surtout les plus âgées et les anciennes électrices de Trump ou les indépendantes.
En clair, le sondage de Selzer pointe vers un succès de la stratégie Harris et un échec relatif de celle de Trump. Même si Selzer avait donné Trump devant Harris de 5 pts dans l’Iowa, cela aurait été considéré comme un mauvais signal pour Trump, qui est censé faire mieux qu’en 2020 dans ce type d’État.
L’explication est partiellement locale : l’Iowa subit de plein fouet la suppression du droit à l’avortement (le parti républicain local, majoritaire, vient de mettre en place une loi interdisant l’avortement après la 6ème semaine) et son gouverneur républicain est impopulaire. Mais la dynamique à l’œuvre dans le sondage Selzer se retrouve aussi au Kansas chez un autre sondeur local, qui estime que Trump ne remportera l’État que de 4 points (contre 15 en 2020). Même si cette dynamique se limite aux États à forte population blanche, cela donnerait la carte électorale suivante pour Kamala Harris :
Cela suffit à la placer en tête.
Ensuite, le meilleur spécialiste du Nevada vient de publier son pronostic de l’État, qu’il estime (avec beaucoup de réserve - mais il ne s’est jamais trompé pour une élection présidentielle) acquis à Kamala Harris (de 0.3 pts !).
De même, les signes provenant de Caroline du Nord sont assez encourageants pour Harris, comme je l’avais déjà mentionné. Et la campagne de Trump, qui a organisé un dernier meeting en Caroline du Nord le dernier jour, semble également fébrile sur cet État. Le scénario “Selzer est plus proche de la vérité que la moyenne des sondeurs” donnerait donc :
Si la Caroline du Nord bascule, la Géorgie n’est pas à exclure non plus. Et Harris reste tout à fait capable de remporter l’Arizona, ce qui déboucherait sur un véritable raz de marée (cf. les deux argumentaires en faveur de ce résultat ici et là).
Personnellement, sans même parler de la Géorgie et de l’Arizona, je doute de la capacité de Harris à remporter la Pennsylvanie, dont la population est bien plus multiraciale et diverse que celle de l’Iowa. Le Michigan pourrait également lui échapper à cause du vote musulman. Mais dans le scénario que j’indiquais sur la carte ci-dessus, Harris peut perdre la Pennsylvanie, l’Arizona et la Géorgie et l’emporter avec le Nevada malgré tout !
Harris bénéficie également du fait que les dernières enquêtes d’opinion sérieuses suggèrent que les électeurs indécis se rangent davantage derrière elle. Et les données sur le vote montrent une sur-représentation des femmes (55-45) parmi les quelque 75 millions d’Américains à avoir voté avant le jour J.
Ces éléments, plus le fait que les sondages des derniers jours pointent vers une légère inversion des dynamiques de fin de campagne, font dire à de nombreux analystes ayant correctement pronostiqué les élections précédentes que Harris va l’emporter en 2024.
Ce n’est pas le consensus général, loin de là. Mais la thèse d’une surmobilisation des femmes propulsant Harris à la Maison-Blanche a gagné beaucoup de crédibilité cette dernière semaine.
Une vague pro-Trump ou un scénario à la 2016 reste envisageable
Si j’ai mentionné en titre de cette newsletter que je n’étais pas inquiet (contrairement à toutes les élections américaines depuis 2008), ce n’est pas parce que je suis de plus en plus convaincu de la possibilité d’une surprise de taille en faveur de Harris.
Mon scénario de référence est désormais probablement celui-ci (si on reprend l’allégorie du pistolet sur la tempe de ma précédente newsletter).
Mais à chaque fois que je prends du recul et ignore les signaux faibles, je parviens immédiatement à me convaincre qu’on se dirige plutôt vers une large victoire de Trump et ce type de carte électorale :
L’implication d’Elon Musk en Pennsylvanie peut faire la différence. La capacité de Trump à mobiliser les abstentionnistes n’est plus à démonter. Le soutien du podcasteur star Joe Rogan, annoncé hier soir, fait partie de ces éléments qui peuvent contribuer au succès de la stratégie républicaine : mobiliser le vote des hommes blancs, en particulier chez les jeunes qui votent peu habituellement.
Bref, je reste plus que jamais indécis. Je ne pense pas que l’élection sera nécessairement serrée, mais j’ai beaucoup de mal à identifier le camp qui obtiendra une victoire confortable. Les signaux faibles sont favorables à Harris, les signaux forts à Trump.
Alors, pourquoi cette absence de nervosité ?
Une victoire de Harris ne sera pas nécessairement positive sur le long terme
Le moindre qu’on puisse dire est que la campagne de Harris n’a guère été inspirante. Elle s’est positionnée à la droite de Biden et de Clinton, n’a pas porté de grandes promesses électorales, mais s’est mise un peu trop à le solde de ses plus riches donateurs. Son succès validerait cette stratégie de droitisation du parti comme son soutien au génocide des Palestiniens. Il enverrait la belliciste fille de Dick Chenney au gouvernement (ou ses sbires néoconservateurs). Sauf surprise de taille, le Sénat échapperait au contrôle des démocrates du fait de la carte électorale (il est renouvelé au 1/3 tous les deux ans et cette année, les démocrates ont des sièges très disputés à défendre dans des États désormais trumpistes). Sans une majorité nette au Congrès, l’administration Harris ne pourra pas gouverner de manière efficace.
Comme le détaille le journaliste Ryan Grim dans un article passionnant, la victoire de Harris pourrait avoir des retombées désastreuses sur le camp progressiste dans les prochaines années. Sans majorité au Congrès (ou dans le meilleur des cas avec une courte majorité comme Biden en début de mandat), Harris va nécessairement décevoir les électeurs alors que de nombreuses crises se profilent à l’horizon : la résolution de la guerre en Ukraine, le vote sur le budget fédéral (avec le risque de blocage des républicains), l’embrasement du Moyen-Orient (déjà télégraphié par l’Iran et Israël…).
Cela conduirait à une large défaite aux élections de mi-mandat et un scénario catastrophe en 2028, où une Harris très impopulaire serait candidate (sauf primaires, ce dont les élites démocrates ne raffolent pas) face à un parti républicain en ordre de bataille et débarrassé du “boulet” Trump (qui aura 82 ans au compteur). La victoire républicaine prévisible s’accompagnerait d’un contrôle du Congrès et permettrait d’arrimer la Cour suprême à l’extrême droite pour une génération supplémentaire.
L’échec de la présidence Harris accélérerait par ailleurs la fuite des électeurs issus des classes populaires et des travailleurs syndiqués vers le Parti républicain. Or, une coalition composée de milliardaires et de travailleurs non diplômés est une recette parfaite pour un néofascisme des plus inquiétant. D’autant plus si le parti démocrate achève sa mue en un parti d’élites cotières et de classes urbaines diplômées.
À l’inverse, poursuit Grim, une défaite de Harris permettra aux démocrates de reprendre le contrôle du Congrès en 2026 (la carte électorale du Sénat leur étant très favorable) et les placera en situation de remporter une large victoire en 2028 (présidentielle + le contrôle des deux chambres du Congrès), potentiellement avec un candidat plus à gauche que Harris (Trump ne pouvant se représenter, il n’y aura plus l’excuse du “tout sauf Trump” pour forcer les progressistes à se rallier derrière une candidature démocrate trop à droite).
Autrement dit, en lisant l’analyse de Grim, on finit par conclure que la victoire de Trump serait un moindre mal sur le moyen et le long terme.
Cette notion est à nuancer. Le magazine Jacobin détaille très clairement à quel point Trump et ses alliés souhaitent utiliser leur mandat pour écraser les syndicats ouvriers, le mouvement propalestinien, le mouvement climat et tout ce qui s’approche de près ou de loin de la gauche authentique. Autrement dit, la gauche américaine radicale ne se remettrait pas nécessairement d’un nouveau mandat Trump. De nombreux intellectuels appartenant à cette gauche socialiste et radicale justifient de voter Harris à cause de cela.
Avec du recul, il me parait assez évident qu’une victoire d’Hillary Clinton en 2016 aurait été souhaitable. Je ne suis pas convaincu qu’on puisse dire la même chose de la victoire de Biden en 2020, tant cela place le camp du progrès social et de l’écologie dos au mur en 2024 et au-delà. C’est donc avec une certaine humilité et prudence que j’anticipe la période 2024-2028. Comme pour le résultat de l’élection, difficile de prévoir les conséquences sur les quatre prochaines années et au-delà. Dans tous les cas, le futur n’est guère enthousiasmant.
Et puisque c’est à la fois incertain et hors de mon contrôle, à quoi bon s’inquiéter ?
Ce qu’on peut attendre de la soirée électorale (quand connaitrons-nous le vainqueur ?)
Comme je l’avais brillamment expliqué dans mon excellent ouvrage (héhé), une soirée électorale américaine ne ressemble en rien à une soirée électorale française.
D’abord à cause des différents fuseaux horaires : le dépouillement ne commence pas au même moment dans tous les États (les bureaux de vote californiens ferment 4 heures après ceux d’une partie des États de la côte est, par exemple).
Ensuite, chaque État dispose de ses propres lois et méthodes de dépouillement. Certains dépouillent très vite (le Texas et la Floride, par exemple), d’autres plus lentement (l’Arizona et le Nevada). Certains autorisent le vote par courrier jusqu’au jour des élections, d’autres pas. Le dépouillement prend quasiment une semaine en Californie et seulement quelques heures en Floride.
Enfin, les grandes rédactions ne donnent pas de premières estimations à 20h comme en France. Chez nous, les instituts de sondages travaillent à partir du dépouillement d’une centaine de bureaux de vote représentatifs du pays fermant à 18h pour livrer une estimation nationale à 20h, plutôt fiable (à +/- 2 %).
Aux États-Unis, les médias se basent sur le dépouillement en temps réel de chaque État. En fonction des bureaux de votes qui envoient leurs résultats (ruraux ou urbains), du type de bulletin dépouillé (vote par correspondance, anticipé ou du jour même) les tendances ne sont pas les mêmes. C’était particulièrement frappant en 2020, où Trump apparaissait en tête en début de soirée avant que le dépouillement du vote par courrier commence à avantager Biden.
Il est donc difficile de prévoir quand les médias américains seront en mesure de déclarer un vainqueur (déclaration sur la base du dépouillement partiel, qui ne sera officialisé qu’une fois la totalité des bulletins dépouillés).
Si l’élection est serrée (en particulier si le Nevada, l’Arizona ou la Pennsylvanie déterminent l’issue du scrutin) le vainqueur risque de n’être connu que mercredi soir, voire plus tard dans la semaine. À l’inverse, si un candidat se détache facilement, le vainqueur pourrait être connu dans la nuit, dès 1h du matin heure locale.
Et rappelons que la présidentielle n’est pas l’unique élection : les Américains renouvellent le Congrès (1/3 du Sénat, la totalité de la chambre), la quasi-totalité des parlements de chaque État (au moins une chambre sur deux), une petite moitié des postes de gouverneurs, etc. Sans oublier les nombreux référendums étatiques (sur le salaire minimum, la légalisation du cannabis, l’accès à l’avortement, etc.).
Cela étant dit, on devrait savoir rapidement si l’on se dirige vers une élection disputée ou pas. Dès que les résultats des comtés ruraux du New Hampshire seront connus, l’hypothèse du sondage Selzer sera testée. Les résultats de Floride sont également disponibles très tôt et permettent de voir si Trump fait mieux ou moins bien que prévu (attention tout de même, en 2022 la Floride était le seul état où les républicains ont fait mieux qu’à l’échelle nationale).
Bref, si vous suivez mon compte Twitter vers 7h du matin mercredi, vous devriez avoir une bonne idée du vainqueur !
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