Gaza : premier génocide assisté par ordinateur ?
L'armée israélienne utilise l'intelligence artificielle pour cibler les civils et maximiser le nombre de frappes sur leurs résidences privées, selon une enquête publiée par la presse israélienne.
C’est une enquête à glacer le sang, reposant sur de multiples sources internes à l’armée israélienne, enrichie par des citations affolantes. Elle a été publiée par +972mag et Local Call, deux médias indépendants israéliens. La presse internationale et française (Le Monde, LCI…) a repris ces révélations, sans pour autant mettre l'accent sur leurs implications. À commencer par le fait qu'elles détruisent le principal argument avancé par les défenseurs d'Israël, à savoir que la proportion inouïe de pertes civiles causée par l’offensive israélienne contre Gaza serait le fait du Hamas, qui se servirait des civils comme boucliers humains. On sait désormais que l'armée israélienne attendait délibérément que les combattants du Hamas rentrent à leur domicile familial pour le bombarder, tuant sans discernement leurs familles, femmes, enfants et voisins. Comme je le résumais dans un article détaillé publié par le site LVSL.fr :
Un programme de l’armée israélienne nommé Lavender et ayant recours à l’intelligence artificielle est chargé de générer des cibles sur la base de critères extrêmement vagues, en croisant des données collectées par un gigantesque système de surveillance de masse à la légalité douteuse. Selon ses propres critères contestés en interne, Lavender se trompait au moins une fois sur dix. Cela n’a pas empêché de transmettre la liste de personnes à éliminer à un second programme, “Where’s Daddy ?” (où est papa ?), reposant lui aussi sur des données incomplètes et pas toujours à jour, pour déterminer quand une cible regagnait son domicile. Quelques heures plus tard, une bombe non guidée d’une tonne était larguée sur la maison où la cible pouvait ne plus se trouver, tuant les habitants du dit immeuble sans distinction. Ces frappes étaient autorisées après un contrôle prenant moins de vingt secondes. Aucune vérification visant à confirmer l’étendue des pertes civiles ou la mort de la cible n’était ensuite menée.
J’invite les anglophones à lire l’enquête en question. Alternativement, \vous pouvez lire mon résumé ici. J’ai également détaillé le contenu et les implications de ces révélations pour la WebTv "Le Média”. Mon intervention sur ce canal est accessible ci-dessous :
À bientôt pour d’autres informations et analyses “exclusives”.